Végétarisme: le cas du poisson
![]() | Le poisson est bien un animal comme les autres… |
Pour beaucoup de français, les végétariens mangent du poisson alors qu’il suffit d’aller consulter l’excellente page de Wikipedia sur le végétarisme pour s’en assurer : un végétarien ne mange aucun animal ! Pour ceux qui se désignent sous le terme de flexitarien ou de pesco-végétarien et surtout pour Lalyrose ;-) qui me l'avait demandé, voici un petit topo sur le poisson et sur ce que sa consommation implique…

Si cela fait très longtemps que je ne mange plus de viande, je suis une végétarienne tardive et j’ai donc longtemps accepté sous couvert de facilités sociales de consommer du poisson. Depuis la crise de la vache folle, les gens comprennent plus facilement qu’on évite la viande sans se rendre compte que d’une part le poisson qu'on trouve sur les étalages n'est pas plus sain que le steack en barquette et que d’autre part, le poisson est un animal comme les autres. Le texte qui suit résume l'excellent petit ouvrage Poisson: le carnage (2,30 euros chez Tahin Party) auquel j'ai ajouté quelques infos supplémentaires sur l'écologie et la santé.
Du côté éthique
Parce que le monde perceptif des poissons ne peut être appréhendé par l’être humain, il est souvent négligé. Pourtant, les poissons « parlent » et produisent des sons inaudibles pour l’homme pour communiquer des états (soumission, alarme…). Ils ont une sensibilité à la lumière supérieure à la nôtre et leur sensibilité aux odeurs est phénoménale : les anguilles américaines par exemple détectent l’alcool à une concentration d’un milliardième de goutte dans 90 m3 d’eau (= une grande piscine). De nombreux pêcheurs pensent que les poissons apprennent à se méfier des techniques de pêche. En accord avec ces sensibilités, la capacité des poissons à ressentir le stress ou la douleur ne fait de doute : augmentation de la fréquence cardiaque, du rythme respiratoire et production d’une décharge hormonale d’adrénaline. Parce qu’ils ne possèdent pas de néo-cortex, on a longtemps cru que les poissons ne ressentaient ni souffrance, ni plaisir, ni stress. Aujourd’hui on sait que le néo-cortex n’est pas la seule zone cérébrale permettant les perceptions sensibles. Le système nerveux central du poisson ressemble au nôtre, il produit des enképhalines et des endorphines, substances analogues aux opiacés et qui possèdent un rôle anti-douleur chez les humains.
A la lueur de ces connaissance, il est donc utile de savoir que les méthodes employées par l’industrie provoquent des agonies longues et douloureuses pour les poissons. La pêche au filet entraîne écrasements, étouffements ou chocs thermiques. Le chalut tire et presse les poissons les uns contre les autres. On coupe ventre et gorge, on éviscère vivant…Et on rejette à la fourche les « déchets », les poissons non désirés pour la consommation. Des pratiques qui rappellent exactement celles à l'oeuvre dans les abattoirs...
![]() | Du côté écologique |
100 millions de tonnes de produits de la mer dont 85 millions de poissons sont pêchés chaque année (chiffre de 1993). Puisque les poissons se raréfient, l’industrie de la pêche s’attaque maintenant à des individus de plus faible taille, soit plus jeunes, soit d’espèce plus petite. Sur les 85 millions de tonnes de poissons, 27 ont été rejeté à la mer et seulement 11% ont survécus et 29% ont été transformés en farine, essentiellement pour l’alimentation animale. Surpêche et surexploitation: actuellement, moins de 0,01% de la surface des océans est protégée de la pêche.Alors qu'on aurait pu espérer que la pêche décline avec la raréfication des poissons, elle change juste de proies en s'attaquant des espèces plus petites ou qui vivent dans des eaux plus profondes.
On a beaucoup ralé contre les filets de pêche des thons dans lesquels les dauphins se prenaient ( mais qui pour défendre les premiers ?). On estiment que les filets en plastique munis de flotteurs causent chaque année la mort d’un million de mammifères, de tortues et d’oiseaux.
Une parenthèse dans ce chapitre écologique pour évoquer les poissons d’aquarium : la plupart des poissons de compagnie sont d’origine sauvage. En Asie du Sud-Est, on utilise du cyanure de sodium, extrêmement nocif pour les capturer bien que cela soit illégale. Cette méthode, outre le taux de mortalité qu’elle entraîne, provoque des lésions du foie et des problèmes respiratoires pour les poissons : seuls 10% d’entre eux survivront aux premiers temps dans un aquarium. Alors que les autres animaux sont plus ou moins protégés par des règlementation plus ou moins respectée, il n'existe pas de disposition légale visant à garantir un minimum de bien-être pour les poissons en aquarium.
![]() | Du côté santé |
Que ce soit pour eux, pour vous ou pour la planète, le refus de manger des poissons est le seul moyen de ne pas cautionner ces pratiques...
On trouve de très nombreux articles et rapports en ligne sur la surpêche et la concetration des métaux lourds sur Internet, donc je fais une bliblio rapide:
Poissons: le carnage, fascicule très bien d'où sont tirées les infos de cet article. Cependant, attention, il est uniquement axé sur la caractère éthique de la pêche et non sur les préoccupations écologiques ou alimentaires.
Pisciculture et pollution, un très bon article sur les responsabilités des élevages face à la pollution. Sur le même site, il y a d'autres articles intéressants comme Poisson d'élevage, poisson sauvage: lequel choisir? ou Les poissons transgéniques arrivent.
Métaux lourds et santé, un rapport du sénat sur les métaux lourds dans l'alimentation