AMAP
Je vous parlais l'autre jour de l'abonnement aux paniers bio, voici aujourd'hui un principe qui permet d'aller encore plus loin tant dans la solidarité producteur/consommateur que dans la connaissance des conditions de production de vos produits. Un vrai moyen de devenir consomacteur.
Adoptez un paysan!
On parle de plus en plus des AMAP, une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) repose sur un contrat entre un groupe de consommateur et un paysan local.
Le groupe de consommateur s'engage à acheter à l'avance une part de la production du paysan et assure le bon fonctionnement de l'association: communication entre les membres, trésorerie, distribution de la production...
Le paysan s'engage a produire des légumes et des fruits du terroir, souvent bio et souvent en consultation avec les consommateurs. Il propose chaque semaine un panier de fruits et de légumes aux membres de l'AMAP. On trouve aussi parfois dans les paniers des oeufs, des confitures, des patés...
Cette pratique permet:
- - aux consommateurs d'avoir toutes les semaines des aliments frais et de saison, produits dans des conditions saines et éthiques
- - au paysan d'avoir une garantie de revenu, un prix équitable de ses produits puisqu'il n'y a pas de marge pour les distributeurs et une indépendance vis à vis des coopératives ou des institutions.
- - le maintien d'une économie locale et véritablement équitable et écologique.
La plupart des gens qui participent à une AMAP apprécient la convivialité entre les membres et la richesse des contacts avec le paysan. En décidant à l'avance des semis, en suivant la croissance des végétaux, on participe pleinement au processus. Le principe solidaire permet de partager les joies (grosse récolte) comme les tracas (période de pluie) et les produits prennent alors une tout autre valeur.
Si vous voulez vous lancer dans l'aventure, rendez-vous ici, pour rejoindre une AMAP existante ou trouver de l'aide pour créer la vôtre. Et pour vous donner une idée de la naissance d'une AMAP, voici un article gentiment rédigé par Odile qui vient de participer à la création d'une AMAP dans le 15ème.... Partie d’une rencontre au Forum Social Local du 14ème arrondissement de Paris en 2004, autour d’ateliers sur l’économie solidaire, la création de cette Association pour le maintien d’une agriculture paysanne a pris environ une année. Son principe, comme toute Amap, est la création d’un ou plusieurs partenariat(s) de proximité entre un groupe de consommateurs et une ferme, souvent située en zone péri-urbaine, se développant à partir de la vente directe par souscription des produits de cette dernière. L’Amap convient à tout type de production, et particulièrement à celle des fruits et légumes. Un premier contact a été pris avec l’Alliance Île de France (http://alliance-idf.ceres91.net/) qui a fourni une liste d’agriculteurs issus du Gap (groupement agriculteurs biologiques en Île de France). Une poignée de personnes s’est donc chargée de contacter les agriculteurs pour leur parler du projet de l’Amap. Des visites à la ferme ont suivi afin de voir les cultures, parler concrètement avec l’agriculteur et se laisser séduire par quelques bons légumes ramenés ! Les profils de ces agriculteurs sont très différents, certains sont « nés dedans », d’autres se sont lancés un jour en s’appuyant sur leurs connaissances et pour certains, cela s’est fait dans le cadre d’une reconversion après avoir suivi une formation spécialisée, la formation BPREA Maraîchage Biologique de Gif-Sur-Yvette. La recherche d’un agriculteur a duré environ 2 mois. La demande des Amap de la région étant importante, il fallait faire vite en somme ! L’Amap 14-15ème dont je fais partie a été créée en juin 2005. Elle a pris rapidement le doux nom d’Amap Moulin des Lapins, hommage à la salle qui a vu naître l’association et qui sert également aux distributions. Façon aussi de voir les lapins du bon côté du clapier ! Suite à la défection du premier agriculteur qui a préféré partir s’installer en province (on le comprend !), nous avons continué les recherches à la fin de l’été. Le choix d’un premier agriculteur s’est fait par vote en septembre, après la présentation de 3 agriculteurs potentiels pour l’Amap. Trouver un agriculteur c’est bien mais il faut aussi une salle de distribution ! Cela n’est pas toujours facile et dépend aussi des mairies d’arrondissement et des infrastructures proposées. L’idéal est également de pouvoir proposer un accès au véhicule de l’agriculteur et d’avoir des moyens de laisser la salle propre après la distribution. Le principe repose sur une distribution hebdomadaire lors de laquelle chacun vient chercher son panier et les amapiens sont chargés à tour de rôle de veiller à la distribution (déchargement du camion, pesage des paniers, tenue d’une liste des adhérents venus chercher leur panier, nettoyage de la salle). L’agriculteur est bien sûr présent durant tout ce temps et cela permet de parler de la vie de la ferme. Des journées à la ferme sont d’ailleurs prévues dans le cadre de l’Amap. Elles permettent de donner un petit coup de main pour les récoltes si besoin et de faire un grand pique-nique en plein air. La première distribution a eu lieu début octobre, c’est donc très récent ! Notre agriculteur assure 20 paniers hebdomadaires actuellement. La distribution est l’occasion de se retrouver et d’échanger entre les différentes assemblées générales de l’association. Le bilan pour l’instant est que tout le monde apprécie la qualité des légumes et la disponibilité de Franck notre agriculteur. Des référents sont nommés pour les contacts avec l’agriculteur, l’organisation des distributions, la création d’un site web et la rédaction d’une gazette fournissant des recettes et des nouvelles de la ferme chaque semaine. Les recettes sont bien sûr ciblées, doivent permettre d’utiliser les légumes et font la part belle au régime végé ;-) Le panier de notre amap se diversifie et nous devrions bientôt avoir des œufs, de la volaille pour ceux qui le souhaitent et… des pâtés végétaux. Et contrairement aux idées reçues, l'amap n'est pas que pour les bobos et revient moins cher qu'un marché bio à Paname! Odile
L’Amap "Moulins des Lapins"